Le colombier

Du latin columbarium, le colombier ou pigeonnier désigne un bâtiment aménagé pour l’élevage de pigeons. Il s’agit en général d’une tour ronde ou carrée. Construit majoritairement sous l’Ancien Régime en France, seuls les seigneurs avaient le droit de les posséder et de les exploiter, c’est ce qu’on appelait « le droit de pigeonnier ». 

Le nombre de niches, appelées « boulins », destinées à abriter les pigeons, était réglementé en fonction de la superficie de la seigneurie. On avançait qu’un arpent de terre (équivalent à un demi-hectare) correspondait à 1 boulin. Ces colombiers étaient des symboles de richesse, leur ampleur reflétant la fortune du seigneur propriétaire.

Ces structures servaient à divers usages : l’élevage des pigeons pour leurs œufs, leur viande, certains pour devenir des « pigeons voyageurs », mais surtout pour leurs fientes, que l’on appelle la « colombine ». Cet engrais très prisé était largement utilisé dans les potagers, les vergers et dans les vignes. Cet édifice avait autrefois un intérêt économique très important. 

L’abolition du droit de colombier le 4 août 1789 marque la fin de l’ère prospère des colombiers. Ces symboles de la noblesse étaient détestés par les paysans, ce qui a conduit à l’abandon de la plupart d’entre eux, faute de moyens pour les entretenir. Certains ont été convertis en bâtiments agricoles ou résidentiels, voire démantelés pour récupérer les matériaux de construction, témoignant de leur déclin après la Révolution.

Le colombier de Briantes est remarquable, il est de nos jours l’un des plus anciens de France et des mieux préservés du Berry. 

Érigé à la fin du 15e siècle, il a survécu aux ravages de la Révolution et à l’épreuve du temps. Il a conservé ses près de 2 351 boulins en poterie, son échelle en bois tournant à 360° sur un axe pivot, sa magnifique charpente en châtaignier et sa vieille porte de bois ferrée de gros clous.

Chaque « boulin » était conçu pour accueillir un couple de pigeons et leurs deux pigeonneaux, ce qui permettait d’abriter environ 9 500 pigeons ! L’échelle en bois, haute de près de 10 mètres, pouvait être tournée pour l’entretien de l’intérieur. 

Au cours des vingt dernières années, les sécheresses répétées, de plus en plus intenses, ont engendré d’importantes fissures à l’intérieur et à l’extérieur de la structure. La pression exercée par les murs a entraîné la destruction totale d’une centaine de boulins. 

Le colombier étant une propriété privée, l’accès en est strictement interdit.

Le château

Théâtre du roman de George Sand : Les beaux Messieurs de Bois-Doré, paru en 1857, le château de Briantes fut construit au XVe siècle. Ce dernier est composé de deux pavillons reliés par une tourelle surmontée d’un « clocher » de 30 mètres de haut sous lequel se tient un immense escalier de pierre. Au cours de son histoire, le château a pu notamment appartenir aux familles de Cluis, de Malval, de La Châtre ou encore aux marquis de Villaines. Transformé en ferme au cours de la Révolution, il tomba peu à peu en désuétude avant d’être rénové et modernisé au XIXe siècle. Enfin, le château fut acheté en 1910 par l’historien, numismate et académicien Adrien Blanchet (1866-1957) qui y habita et travailla jusqu’à son décès.

Il s’agit d’une propriété privée, il est donc strictement interdit de s’en approcher.

L'église

De style romane, l’église du bourg fut construite au début du 12e siècle à l’origine pour Saint-Christophe.  L’église est composée de deux chapelles seigneuriales de chaque côté datant du 14e et du 15e siècle dans lesquelles sont enterrés certains seigneurs de Briantes dont le marquis de Villaines. Sur l’une des chapelles est visible la trace d’un écusson effacé à la Révolution ainsi qu’une corniche vide. A l’extérieur du bâtiment, au niveau du chœur, sont visibles des sculptures datant de la construction représentant des figures humaines ou animales. En 1893, alors que des ouvriers élargissaient le chemin passant l’église, ils découvrirent un mystérieux souterrain menant vers le sud. Des fouilles ont eu lieu mais n’ont pas permis d’établir ni l’origine ni la destination de ce tunnel.

La chapelle de Vaudouan

Vaudouan est un lieu-dit dont l’étymologie proviendrait du nom du démon Gaulois Dianus (Vallée de Dianus). C’est un lieu religieux important pour les catholiques. Selon la légende, une bergère aurait trouvé une statue en bois représentant la vierge dans la fontaine du site en 1013, cet évènement aurait été à l’origine de la construction d’une première chapelle a quelques centaines de mètres de la source. Un pèlerinage a lieu tous les premiers dimanches de septembre à Vaudouan. La chapelle connut une grande notoriété au Moyen-Age. Elle fut plusieurs fois détruite, pillée ou abandonnée avant d’être reconstruite à 4 reprises. Elle fut reconstruite dans sa version actuelle, à l’initiative de l’abbé Semelet (1830-1916), par l’architecte Alfred Dauvergne en 1866. En 2010, la peinture de la chapelle fut entièrement restaurée par Jacques Viard.

L'ancien château du Virolan

Ce château servit de décor au roman André de George Sand, paru en 1835. Le domaine est alors décrit comme ayant une mare asséchée, « fondue », alors que ses propriétaires sont « fort près de la ruine et de la déchéance ». 

L’ancien château du Virolan, aujourd’hui disparu, fut mentionné dans des textes dès le XV siècle. Le premier seigneur du petit fief du Virolan fut le chanoine Réginald Raimbues, également propriétaire de la chapelle de Vaudouan, qu’il fit reconstruire à la fin du XIII siècle. Composé d’un pavillon, d’une grosse tour, de murailles et d’une ferme, le château a appartenu à plusieurs familles : la famille Bouchard, de la Faye, de Bridiers, de Maulmont ainsi que la famille de Villaines au milieu du XVIII siècle. C’est à ce moment là que le château s’est peu à peu détérioré. 

À la Révolution, il ne restait simplement qu’une « tour sans défense dont le toit est presque détruit », selon l’ingénieur Delalande, chargé en 1794 de faire l’inventaire des châteaux d’une partie du Berry. 

Rasé au milieu du XIX siècle, un château plus moderne fut reconstruit à une centaine de mètres par la famille Dumonteil, amie de George Sand. 

La chapelle Saint-Hubert

Aujourd’hui disparue, cette modeste chapelle fut construite en 1635, à la suite d’une épidémie dans le lieu-dit d’Etrangle-chèvre pour accueillir les malades, afin d’éviter la propagation du mal lors des offices religieux célébrés dans l’église de Briantes. 

Avec une superficie d’environ 40m² et une hauteur de3 mètres, la chapelle était pourvue d’un petit autel enpierre ainsi que d’une cloche. Celle-ci a été retirée du bâtiment en 1777, alors qu’il était déjà en ruine. Totalement rasée au début du XIX siècle, l’église fut remplacée par cette croix aujourd’hui nommée « croixSaint-Hubert ». 

Cette croix apparaît dans le roman André de George Sand, paru en 1835, et sert de lieu de recueillement à Geneviève lorsqu’elle pense qu’André est décédé.

Le presbytère

Mentionnée dès le XVI siècle, cette imposante demeure était auparavant le presbytère de la paroisse de Briantes. De 1687 à 1967, il fut habité par une trentaine de curés, comme Pierre Colin, Guillaume Gaignière ou encore Paul Semelet, chacun ayant pris des décisions importantes pour la commune, mais étant également connus pour avoir été parfois très impopulaires auprès des habitants. 

En 1687, à la mort du curé Gaignière, des Briantais se seraient introduits dans le presbytère et auraient volé un certain nombre de documents et objets de valeurs, probablement à cause des dettes que le curé avait envers eux ! 

L’abbé Semelet (1830-1916), à l’initiative de la reconstruction de la chapelle de Vaudouan, a connu lui aussi de nombreux procés, notamment pour avoir installé une plus grosse cloche dans l’église, ceci ayant causé l’effondrement du clocher en 1896. 

La commune a revendu le presbytère en 1967, plusieurs mois après la mort du dernier curé de Briantes. 

La mairie et les écoles

La mairie et les écoles de Briantes furent construites en 1873, d’après les plans de l’architecte André Simon. Il y avait autrefois deux logements pour les instituteurs, un sur la droite et le deuxième sur la gauche. La mairie, quant à elle, se trouvait dans le local du milieu, où l’on peut voir l’ancien emplacement d’une horloge. Il y avait deux classes se trouvant dans le bâtiment derrière la cour, qui étaient séparées par un mur. En1935, Fernand Mignaton (1900-1970) et sa femme devinrent directeur et instituteur de l’école de Briantes.
Connu pour ses actes héroïques de résistance, Mignaton, alias Dupré, chef de l’armée secrète du secteur de La Châtre, vécut ici avec sa femme et sa fille jusqu’à la Libération, avant de repartir dans la Creuse.

Dans les années 50, les écoles étaient devenues trop insalubres et trop étroites ; Vincent Rotinat (1888-1975), député puis sénateur, maire de Briantes de 1953 à 1973, fit agrandir l’école en construisant de nouvelles classes et une cantine à l’emplacement de l’ancien jardin des instituteurs. 

Le Grand Moulin

Ce moulin fut cité en 1528 dans l’aveu de Philippe de Cluis, sous le nom de « molin à blé et à draps de Vaugenoux ». Moulin seigneurial jusqu’à la Révolution, le seigneur touchait des rentes sur les pains vendus dans les foires de La Châtre qui étaient faits avec la farine de son moulin. Il ne prit le nom de Grand Moulin qu’au cours du XVIII siècle. 

Les activités de ce moulin cessèrent en 1922 après près de quatre siècles de production. 

Le moulin de Validet

Le moulin de Validet est cité en 1528 dans l’aveu de Philippe de Cluis, sous le nom de « molin de Validier avec l’escluse ». Reconstruit au XVIII siècle, cette imposante bâtisse se composait d’un important mécanisme entraîné par une roue, elle-même alimentée par l’Indre. 

Il fut l’un des moulins les plus importants dans le canton au XIX siècle, et en 1848, sa farine se vendait jusqu’en Creuse. Malheureusement, il cessa ses activités au cours de l’année 1958.